Citeo : Le géant vert qui fait recycler la France

Citeo, l’éco-organisme français leader dans le recyclage des emballages et papiers, est la pièce maîtresse du tri sélectif dans l’Hexagone. Née en 2017 de la fusion d’Eco-Emballages et Ecofolio, cette entreprise privée à but non lucratif a pour mission de réduire l’impact environnemental causé par nos déchets d’emballages et de papiers. Son objectif ? Transformer la France en championne du recyclage en proposant des solutions innovantes de réduction, réemploi, tri et recyclage aux entreprises et aux citoyens.

Qu’est-ce que Citeo ?

Citeo n’est pas une entreprise comme les autres. Cette société privée est une pionnière de l’économie circulaire, régie par le principe de Responsabilité Élargie du Producteur (REP). Concrètement, cela signifie que les entreprises qui mettent des emballages et papiers sur le marché sont légalement responsables de la gestion de leurs déchets. Et c’est là qu’intervient Citeo, éco-organisme agréé par l’État français.

Son rôle ? Proposer à ses clients des solutions sur-mesure pour réduire, réemployer, trier et recycler leurs emballages et papiers usagés. Des campagnes de sensibilisation citoyenne au soutien technique et financier des filières de tri, en passant par l’éco-conception des emballages, Citeo intervient à toutes les étapes du cycle de vie.

Pour y parvenir, elle s’appuie sur une feuille de route ambitieuse articulée autour de 19 leviers d’action concrets. Réduction du gaspillage alimentaire, réemploi des emballages en verre, création de nouveaux modèles économiques… Citeo mise sur l’innovation pour bâtir une économie 100% circulaire à l’horizon 2030. Un immense défi qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs !

Citeo en chiffres

Les résultats sont là : grâce à l’action de Citeo, 72% des emballages ménagers et 62% des papiers sont aujourd’hui recyclés en France. Un véritable exploit quand on sait que 42 millions de Français peuvent désormais trier l’intégralité de leurs emballages et papiers grâce à l’extension des consignes de tri.

Portée par un modèle économique vertueux financé par ses 30 000 entreprises clientes, Citeo a réalisé un chiffre d’affaires de 894 millions d’euros en 2021. Ses 450 collaborateurs, répartis dans 5 directions régionales, sont la clé de cette réussite nationale. Qu’il s’agisse d’accompagner une collectivité locale ou de convaincre les consommateurs, ses équipes terrain sont aux avant-postes pour faciliter le geste de tri, devenu le premier réflexe éco-citoyen des Français.

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Un succès à la hauteur des ambitions de ce géant de l’économie verte, qui ne cesse de se réinventer pour atteindre un objectif : faire du tri et du recyclage la norme partout en France.

D’Eco-Emballages à Citeo, la longue route vers l’économie circulaire

Remontons le temps jusqu’en 1992. Cette année-là, un décret révolutionnaire voit le jour en France : le principe de « Responsabilité Élargie du Producteur » entre en vigueur pour les emballages ménagers. Exit la période où les entreprises se débarrassaient de leurs déchets d’emballages sans se soucier de leur devenir !

C’est dans cette dynamique qu’Eco-Emballages est créée quelques mois plus tard, en août 1992. Pionnière du genre, cette société agréée par l’État a pour mission de mettre en place un système de collecte et de recyclage des emballages à l’échelle nationale. Une petite révolution verte qui va bouleverser les habitudes des Français !

Pendant 15 ans, Eco-Emballages trône en maître incontesté du tri sélectif en France. Mais en 2007, un nouveau décret l’oblige à laisser une partie du gâteau à un nouvel acteur : Ecofolio, spécialiste du recyclage des papiers graphiques. Une cohabitation pas toujours évidente pour ces deux mastodontes verts…

C’est pourquoi en 2017, Eco-Emballages et Ecofolio décident de faire cause commune en fusionnant. Citeo voit alors le jour, fruit de cette union stratégique entre les deux leaders du recyclage en France. Aux commandes de ce nouveau mastodonte vert : des solutions innovantes pour réduire, réemployer, trier et recycler à tous les niveaux.

La formation de ce géant n’est que la première étape d’une stratégie ambitieuse. En 2020, Citeo franchit un nouveau cap en adoptant le statut d’« entreprise à mission ». Avec sa nouvelle raison d’être: « Préserver la planète et ses ressources », l’éco-organisme se donne pour objectif d’accélérer la transition écologique en France. Un sacré challenge pour cet acteur majeur de l’économie circulaire !

Dans les coulisses du pouvoir vert de Citeo

Derrière les grandes décisions de Citeo se cache une gouvernance unique, représentative de ses 30 000 entreprises clientes. C’est le conseil d’administration, véritable parlement vert, qui fixe le cap stratégique de l’éco-organisme. Ses membres ? Des grands noms de la grande consommation et de la distribution, en première ligne pour financer le recyclage de leurs emballages.

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Un comité de mission indépendant veille lui aussi au grain, garant du respect de la raison d’être de Citeo. Son objectif : empêcher que des intérêts purement économiques ne prennent le pas sur la mission environnementale. Une vigilance de tous les instants pour cette « entreprise à mission » qui doit montrer l’exemple.

Mais l’influence de Citeo ne s’arrête pas aux portes de son siège parisien. Cet acteur incontournable du recyclage mène aussi un intense lobbying politique, au niveau européen comme national. Objectif : peser sur les décisions stratégiques en matière d’économie circulaire et de gestion des déchets pour défendre les intérêts… de qui ?

Ses entreprises clientes, évidemment, mais aussi ceux de l’environnement, assure Citeo. Une position délicate qui n’a pas toujours fait l’unanimité… En 2015, un sénastreur UMP dénonçait ainsi les « pratiques d’influence » controversées de l’éco-organisme et de son ancien lobby, Eco-Emballages. Une polémique de plus pour Citeo, qui doit sans cesse prouver sa bonne foi écologique.

La stratégie gagnante des alliances de Citeo

Pour atteindre ses ambitieux objectifs de recyclage, Citeo ne peut pas agir seule. C’est pourquoi l’éco-organisme a minutieusement tissé un réseau de partenaires stratégiques, à tous les niveaux de la chaîne de valeur.

En amont, Citeo collabore étroitement avec les filières matériaux (verre, plastique, papier, etc.) et les opérateurs industriels du recyclage. Un travail de fond indispensable pour dynamiser le marché des matières premières recyclées et en développer les débouchés. L’objectif ? Créer une véritable économie circulaire verTueuse.

Mais le maillon essentiel de ce système reste les collectivités locales. Ces intermédiaires incontournables sont les chevilles ouvrières du tri et de la collecte des déchets sur le terrain. Pour les convaincre, Citeo déploie une solide panoplie d’aides techniques et financières sur mesure. De quoi séduire les moins enthousiastes !

Car in fine, ce sont bien les citoyens, vous et moi, qui donnons vie à ce modèle vertueux en triant nos emballages et papiers. Pour nous y inciter,Citeo multiplie les campagnes de sensibilisation grandeur nature. Jusqu’à devenir le chef d’orchestre d’un mouvement de société : le tri sélectif, premier geste éco-citoyen en France !

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En parallèle, Citeo convainc aussi ses 30 000 entreprises clientes, ces grandes marques nationales et internationales, de réduire à la source leurs emballages. Moins d’emballages, c’est moins de déchets à recycler ! Une équation vertueuse qui s’appuie sur des solutions innovantes comme l’éco-conception.

Et pour booster son innovation verte, Citeo a une arme secrète : les start-up. En nouant des partenariats avec ces pépites de la GreenTech, l’éco-organisme accélère l’émergence de technologies de rupture pour réinventer le recyclage. Un sacré accélérateur à l’heure où l’urgence écologique fait la Une !

Enfin, pour atteindre les ambitieux objectifs environnementaux, Citeo sait aussi jouer la carte des accords avec les pouvoirs publics. Que ce soit au niveau européen ou national, ces conventions pluriannuelles lui donnent un cap à suivre et les moyens d’agir à grande échelle. Citeo déroule ainsi sa stratégie d’alliance sur tous les fronts !

Citeo à la croisée des chemins : renouveler son agrément en 2023

Si Citeo a réussi à installer le tri sélectif dans les habitudes, l’éco-organisme doit désormais relever un défi de taille : le renouvellement en 2023 de son agrément par l’État français. Une échéance cruciale qui place Citeo à la croisée des chemins.

Car si ses résultats sont indéniables, des voix commencent à critiquer les rouages de ce système national de gestion des déchets. Clientélisme, manque de transparence sur les coûts, déficit de performance de recyclage… Le modèle de la REP montre quelques signes d’essoufflement.

Certains n’hésitent plus à réclamer une mise en concurrence de la REP pour stimuler l’innovation et faire baisser les coûts. Une perspective pour l’instant rejetée par Citeo, qui craint une usine à gaz et la fin d’un système éprouvé.

Un débat houleux qui traduit les profondes mutations à venir dans ce secteur stratégique. A l’heure où l’Union européenne se montre plus volontariste que jamais sur le front du recyclage, Citeo doit accélérer la cadence pour atteindre les nouveaux objectifs.

D’où son ambition affichée de doper l’innovation dans l’économie circulaire. En s’appuyant sur son écosystème de partenaires (entreprises, start-up, collectivités…), l’éco-organisme multiplie les expérimentations de rupture pour trouver de nouveaux leviers d’actions. Et ce, en gardant toujours le cap de sa mission première : réduire l’impact environnemental des emballages et papiers.

Un défi colossal qui dessine les contours du Citeo de demain : un leader vert décomplexé, n’hésitant pas à bousculer les lignes pour imposer son modèle. Objectif 2030 : faire de la France la nouvelle championne européenne du « zéro déchet », où chaque emballage pourra trouver une seconde vie dans l’économie circulaire.