Everwatt faillite : ce qui s’est vraiment passé et ce que cela change pour la plus grande toiture solaire urbaine

Le verdict : dates, causes et effets immédiats (sans détours)

Le fait principal est net. Everwatt faillite a été actée en plein été par le Tribunal des activités économiques de Paris, à la suite du retrait d’investisseurs clés. La procédure vise le groupe et sa filiale BoucL Énergie, ce qui a stoppé net des chantiers visibles. Il y a eu des licenciements, des actifs en vente, un brouhaha médiatique. C’est exactement ça. Les faits, puis les conséquences.

Dans la séquence, les dates diffèrent selon le périmètre juridique. Le Groupe Everwatt a été placé en liquidation judiciaire début juillet, après une déclaration de cessation des paiements au printemps. BoucL Énergie a suivi fin août. Ce léger décalage entre holding et filiale explique l’impression d’imbroglio, d’autant que la communication publique à Bordeaux célébrait tout juste la pose symbolique du premier panneau. Aveu de complexité assumé, donc, et utile pour ne pas mélanger jalons judiciaires et gestes politiques.

Pourquoi maintenant. Les financeurs se sont retirés, Transition Evergreen et Conquest en tête, ce qui a asséché la trajectoire de trésorerie et brisé l’équation de confiance côté banques. Le résultat, on le voit, c’est Everwatt faillite et un portefeuille d’actifs basculé en appels d’offres de reprise, avec plusieurs marques d’intérêt sur des projets urbains prêts à lancer. Pas vraiment une fatalité sectorielle, plutôt un étau capitalistique.

Effets immédiats, enfin. Une cinquantaine de salariés touchés, une administration judiciaire qui trie et oriente, et des actifs phares mis sur la table. La base sous-marine de Bordeaux concentre l’attention, avec ses 13 000 m² et 3 MW, mais ce n’est pas le seul dossier. D’ailleurs, un détail a marqué les observateurs: cet aveu du management sur “de l’argent encore sur le compte” au moment de la bascule, signe que la lisibilité actionnariale prime parfois sur la simple trésorerie. La suite dépend des offres fermes et du calendrier du liquidateur. Enfin, c’est l’idée générale.

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Bordeaux, 13 000 m² à l’arrêt : état du projet et scénarios de reprise

Le chantier bordelais est emblématique. Sur le toit massif de la base sous-marine, 6 500 panneaux doivent couvrir 13 000 m² pour environ 3 MW. L’ambition municipale reste intacte et la communication a été claire sur un point sensible: pas de coût direct pour les habitants. La pause actuelle ne remet pas l’objectif urbain en cause, elle oblige simplement à reconfigurer l’exécution. Cela dit, une pause n’est jamais neutre

Côté procédure, la liquidation judiciaire d’Everwatt et de BoucL Énergie a ouvert un temps de tri et d’appels d’offres. Le liquidateur a reçu plusieurs propositions, le schéma le plus probable consiste à transférer un projet quasi clé en main à un repreneur solide, qui reprendra aussi les engagements techniques et les jalons de raccordement déjà engagés. Le sujet sensible, ici, ce sont les garanties fabricants et la chaîne onduleurs–modules, qu’il faudra réattacher au nouveau maître d’ouvrage sans perte de couverture. Everwatt faillite complique, mais ne condamne pas.

Un point de friction mérite d’être posé sans fard. La promesse initiale visait l’autoconsommation collective locale avec un prix compétitif et des volumes autour de 3,4 GWh par an, dans ces eaux-là, sous réserve de productible réel et de disponibilité des équipements. Ce chiffre, souvent cité, reste un ordre de grandeur. On y revient plus bas, car la météo de projets urbains n’est jamais parfaitement lisse. En attendant, le mot d’ordre tient en deux lignes: sécuriser les contrats transférables et tenir la file d’attente de raccordement. Everwatt faillite oblige à une gymnastique administrative, pas à renoncer.

Pourquoi les financeurs se sont retirés : lisibilité politique, banques frileuses, modèle sous tension

La cause n’est pas unique. Le retrait d’investisseurs a créé un vide de confiance, immédiatement relayé par la prudence bancaire. Dans un contexte où d’autres acteurs du solaire ont aussi vacillé, la perception de risque a augmenté, surtout sur des modèles urbains mêlant ACC, PPA locaux et délais de raccordement parfois extensibles. Everwatt faillite s’inscrit dans cette lecture, ni plus ni moins. Qui plus est, la communication publique en amont des bouclages financiers n’aide jamais.

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Opinion mesurée. Le risque n’est pas systémique si la structuration est solide: contrats cédables, réserves pour aléas, clauses de step-in bancaires, et un calendrier d’appels d’offres de reprise prêt à activer en cas de défaut. Les financeurs n’aiment pas l’opacité, encore moins les calendriers compressés. Ici, Everwatt faillite a surtout révélé des fragilités d’adossement plus que des failles techniques. D’ailleurs, la densité d’offres de reprise sur Bordeaux suggère que l’actif est défendable, pour peu que l’on verrouille l’ingénierie contractuelle.

Mode d’emploi : comment reprendre un actif PV urbain sans perdre de plumes

Il faut aller vite mais pas précipité. La première étape consiste à vérifier les titres: propriété, servitudes d’accès, droit de surface, et cohérence des signatures antérieures. Le bloc suivant porte sur le raccordement, avec un contrôle précis de la file d’attente, des échéances et des éventuelles pénalités. À ce stade, Everwatt faillite impose d’identifier tout avenant dépendant de la personne morale sortante afin d’orchestrer la cession de créances et la substitution proprement dite. On évite les raccourcis, on documente chaque jalon.

Le second temps est technique. On dresse l’état des lieux des modules et onduleurs, des garanties fournisseurs, des séries et numéros, et de la logistique d’approvisionnement si tout n’est pas sur site. On recale les études d’exécution, les notes de calcul, la compatibilité des systèmes d’ancrage avec le support, sans oublier la sécurité du chantier au-dessus d’un bâtiment ancien. D’ailleurs, c’est un toit historique, pas un entrepôt standard, et ça change la manière de phaser les travaux et les contrôles.

Troisième pilier, les contrats d’énergie. ACC, PPA local, conventions d’occupation: on prépare l’acte de transfert, on notifie correctement les parties, on ménage une solution temporaire si un engagement devait être caduc quelques semaines. C’est là que des liens internes peuvent aider à remettre les bases en ordre, comme un guide sur l’autoconsommation collective déjà en place sur votre site, ou ce dossier sur les contrats PPA solaire pour les collectivités. Au passage, une due diligence photovoltaïque bien tenue évite la moitié des litiges. Everwatt faillite n’est alors plus qu’un pivot de projet, pas un mur.

Autoconsommation collective : le plan B quand le développeur tombe

Sur une ACC, la continuité d’usage prime. Le liquidateur peut autoriser la cession des contrats utiles, mais l’agrégation des consommateurs et les flux de données doivent rester opérationnels, sinon tout s’étiole. Dans un cas comme Everwatt faillite, une SEM ou une régie peut jouer l’opérateur de secours, le temps d’un closing. C’est simple sur le papier, plus délicat dans la vraie vie.

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On prévoit un PPA transitoire si nécessaire, on garde les compteurs communicants actifs, on s’assure que les habilitations et assurances restent valides. On recale la communication aux parties prenantes sans promettre l’impossible. Une contradiction légère s’impose: on dit que l’ACC est robuste, mais sans un minimum de gouvernance, elle se délite. Cela paraît trivial, pourtant c’est souvent là que ça casse.

Leçons pour la filière : éviter le “photo-op” avant la sécurisation financière

Le retour d’expérience est frontal. La séquence bordelaise a montré à quel point une inauguration visible avant la consolidation des financements peut créer une dissonance, puis un coût réputationnel. Everwatt faillite rappelle qu’il faut verrouiller les conditions suspensives, le step-in banquier, la réserve pour imprévus, et seulement après, couper un ruban. D’ailleurs, la plupart des retards viennent de raccordements et d’assurances, pas des modules eux-mêmes.

On peut nuancer. Des collectivités ont aligné des toitures complexes sans fracas médiatique, parce qu’elles ont gardé la communication finale pour la fin, tout simplement. Ici, il faudra revenir une fois la reprise signée pour détailler le calendrier, les garanties, et ce que cela change pour les riverains. Enfin, c’est l’idée générale.

FAQ rapide : dates clés, acteurs, qu’est-ce qui change pour les chantiers en cours

Que retenir sans se perdre. Été 2025, jugement pour le Groupe Everwatt, puis BoucL Énergie fin août. Le TAE de Paris pilote le cadre, le liquidateur orchestre la cession des actifs, la Ville de Bordeaux maintient sa trajectoire sur la base sous-marine. Everwatt faillite ne gèle pas définitivement les chantiers, elle impose un recalage des contrats et du planning.

Et maintenant. Les équipes transfèrent, les banques réévaluent, les candidats repreneurs affinent. C’est un moment inconfortable, certes, mais un moment transitoire si la due diligence est aboutie et que la file de raccordement reste valide. On y reviendra au prochain jalon, pas avant.

Signal faible ou tournant ? Où va le solaire urbain en France

Il faut éviter les narratifs catastrophistes. Everwatt faillite est un signal sur la gouvernance et l’adossement des projets, pas un verdict contre le solaire urbain. Le pipeline existe, les villes poussent, les industriels livrent, et le financement revient dès que la lisibilité remonte. On ne dramatise pas, on organise.

Pour conclure sans effet de manche. Les offres de reprise bordelaises sont une boussole minimale. Si elles se concrétisent vite, le message sera clair: les actifs bien conçus survivent aux secousses capitalistiques. Sinon, il faudra adapter les modèles et… corriger la copie. Voilà. On revient au sujet la prochaine fois.