On nous pose souvent la question de l’échelle idéale pour une Initiative de Transition. À bien des égards, les bourgs, échelle où plusieurs des premières Initiatives de Transition ont débuté, sont le niveau idéal. Ils possèdent un arrière-pays distinct, historiquement défini par les villages et zones rurales dont les habitants apportaient leurs produits là plutôt qu’à la ville voisine. De même, les îles sont une bonne échelle pour travailler, parce qu’elles ont des limites clairement définies. Si le concept des « Villes en Transition » semblait si adéquat au début, c’est parce que la petite ville est une échelle que nous appréhensons instinctivement. De nombreuses personnes vivant dans une grande ville rêvent de cités ou, dans ce contexte, de quartiers, aux dimensions plus reconnaissables. Avec l’élargissement de la mondialisation, de nombreuses personnes perçoivent que la sphère à laquelle ils sont reliés et qu’ils peuvent réellement influencer a diminué. Si les gens votent si peu aujourd’hui, c’est peut-être parce qu’ils en sont venus à ressentir que leur vote ne fait pas de différence.
J’en suis venu à penser que le niveau idéal pour une Initiative de Transition est celui où vous sentez que vous pouvez avoir une influence. Avec une ville de cinq mille personnes, par exemple, vous pouvez nouer des liens, elle peut vous devenir familère. Ayant grandi à Bristol, je suis conscient que la plupart des villes étaient, historiquement, un rassemblement de villages, et en ont conservé l’ambiance. L’idée de travailler à l’échelle du quartier n’est pas neuve.
En fin de compte, vous sentirez quelle est l’échelle optimale pour votre initative. En fait, vous sentez sans doute déjà cela d’instinct. En regardant autour de vous, quelle échelle vous paraît optimale pour travailler ? Instinctivement, jusqu’où estimez-vous que s’étend votre sphère d’influence ? Bristol en Transition, la première initiative d’échelle urbaine, cherche à mettre en réseau, inspirer, former et favoriser, et soutenir les initiatives de quartiers émergentes – Redland en Transition, Withywood en Transition, etc. – dans leurs propres Initiatives de Transition.
Concernant l’échelle, il n’y a pas de formule magique. Votre groupe devra suivre ses instincts, mais ne vous inquiétez pas – cela émergera naturellement. Résistez à la tentation, qui s’est présentée pour certains, de commencer trop grand, en pensant à l’échelle du Yorkshire en Transition, ou de l’Écosse en Transition. Bien que cela soit utile en tant que concept, c’est vraiment placer la charrue avant les bœufs. Certes, il peut arriver, à un moment donné dans l’avenir, qu’un vaste éventail de groupes sur une zone géographique reconnaissent le besoin de se mettre en réseau pour améliorer leur efficacité, mais il faut que ce dernier pousse sur une base de communautés de Transition vivaces, plutôt que d’être créé à l’avance (vous verrez comment le Réseau de Transition encourage les groupes à différentes échelles dans l’Annexe 5, « Comment devenir une Initiative de Transition »).